Vinothek Riesling trocken “Fass Severin” (Gefüllt in 2022) 1997

Le Nikolaihof est la plus ancienne exploitation viticole d'Autriche, dont l'histoire remonte à l'an 63 de notre ère. Après la sécularisation à la fin du 19e siècle, l'exploitation est devenue la propriété de la famille Saahs. En 2005, Nikolaus Saahs a repris la direction de l'exploitation. Depuis 1971, le Nikolaihof travaille selon les principes de la biodynamie, ce qui a abouti à la certification Demeter. Depuis lors, le purin d'ortie, les gouttes de valériane, les tisanes de prêle et les préparations spécialement conçues à cet effet remplacent les herbicides, les pesticides et les fongicides.

Le tonneau Severin est l'un des tonneaux ornés de sculptures en bois de l'ancienne cave romaine de l'exploitation, dans laquelle vieillissent les vins de réserve pour les remplissages tardifs et de vinothèque. Il est dédié à saint Séverin, qui vivait à la fin du 4e siècle de l'Empire romain et était originaire de Mautern.

Il existe deux mises en bouteille du millésime 1997, dont la première a déjà été remplie en 2014 en tant que vinothèque. Pour la deuxième mise en bouteille, il était prévu d'utiliser le fût de 3300 litres Severin, qui est d'ailleurs aussi le nom du benjamin de la famille Saah. Le vin a été mis en bouteille au printemps 2022.

Jaune paille avec des reflets brillants, éclatant et limpide.

Tel le télescope de James Webb, le nez du 1997 Fass Severin du Nikolaihof regarde en arrière dans le passé aromatique de ce vin et l'additionne dans le verre pour en faire ce qu'il est aujourd'hui, avec les meilleures promesses pour l'avenir.

Ce qui a mis 25 ans à devenir ce qu'il est aujourd'hui doit être traité avec suffisamment de temps. Carafé à temps, même un ou deux jours avant la dégustation, il est recommandé d'utiliser des verres universels pour la précision ou des verres à pinot pour le large affichage aromatique au palais. Comme le Severin 97 ne brille pas par son opulence, mais par sa finesse et son élégance, j'opte pour le verre universel. Au nez, il parle de maturité, mais sans notes de vieillissement et semble bien plus jeune qu'il ne l'est en réalité. Au-dessus de l'abricot vert flottent des fleurs de sureau, d'acacia et de tilleul, agrémentées de mélisse et d'huile de lin. Outre des fruits secs discrets, il ne mise pas sur le fruit comme leitmotiv, mais forme un conglomérat aromatique complexe qui dégage une fraîcheur incroyablement vivante. Dégusté pendant trois jours, le vin s'est montré aromatiquement en constante évolution, mais toujours unique et grand.

En attaque, il prouve de manière impressionnante que le meilleur vin n'est pas toujours le plus puissant, mais le plus subtil. Doté d'une structure filigrane complexe, il se montre sec sans compromis à l'attaque avec zéro fruit, si l'on excepte l'extrait d'abricots verts séchés. Avec son fondant crémeux, il est salé en bouche avec des accents légèrement résineux et des notes de mûrissement qui lui confèrent sa noblesse aromatique. Le tanin noble adhère au palais de manière persistante et a un effet stimulant et épicé, l'acidité est très fine et longuement balancée jusqu'à la finale saline. Malgré son caractère austère, ce vin aux contours austères est riche en extrait au palais, avec une plénitude sublimement soyeuse, une énorme densité aromatique et une grande vibration dans la finale cathédrale.