Steiner Riesling 17-22 NV

Kai Schätzel considère son mode de culture comme une réponse aux questions que le changement climatique pose à la viticulture. Dès 2008, il a commencé à cultiver ses vignobles du Roten Hang avec des éléments durables, biologiques et biodynamiques, afin d'élever des vignes autosuffisantes et saines. Il s'agit notamment de ralentir la maturation et d'amener les montagnes à un nouvel équilibre au moyen du dry farming. Les raisins destinés aux vins sont vendangés selon le principe du 'golden cut' développé par l'entreprise. Environ 90 à 100 jours après la floraison, les raisins sont récoltés en plusieurs passages, au moment précis où leur couleur passe du vert au jaune doré. Au domaine, ils sont foulés aux pieds avant de reposer une semaine sur le moût, puis d'être pressés. Dans un peu plus de 80% des cas, le moût n'est pas débourbé avant d'être placé par gravité dans des fûts de pièces et de demi-pièces, où il commence à fermenter spontanément et reste sur ses lies complètes jusqu'à la mise en bouteille.

Le 17-22 provient des années 2017 à 2022 d'une solera, c'est-à-dire que des lots individuels ont été élevés individuellement en demi-muids, puis tous les millésimes ont été placés ensemble dans un fût de 5000 litres. La moitié a été mise en bouteille à l'automne, non filtrée, non collée et non sulfitée, l'autre moitié est réutilisée comme solera -mère et complétée avec des réserves de 23. Le vin est élevé en réduction sous l'effet de la levure de Florence et n'est pas affecté par l'oxygène.

Jaune paille saturé avec une turbidité soyeuse.

Le nez du 17-22 est un pur feu d'artifice Les fines levures de Florence, les noix grillées et les amandes se mêlent à l'odeur des pâtisseries fraîches à base de levure sur le chemin de la maison à quatre heures du matin. S'y ajoutent des notes herbacées de camomille et de fruits à pépins de pomme verte et jaune. L'aromatique généralement friable et l'absence totale de fruits placides nous ramènent rapidement sur terre et font que les lèvres se dirigent vers le verre dans l'attente.

L'attaque est soyeuse et crémeuse, avec un fondant juteux. L'acidité orchestrale s'étend largement sur le pharynx avec une lueur claire, soutenue par une fine levure, le palais est étoffé, duveteux et doux comme du coton. Structurellement définie autour du nerf acide vertical, elle lui donne son toucher spécifique, sa légèreté et son rythme effréné. Finale éthérée et fraîche avec une longue persistance.