Gevrey-Chambertin AC 2019

Depuis les années 1920, la famille Trapet est l'un des plus grands propriétaires des grands crus Chambertin, Chapelle-Chambertin et Latricieres-Chambertin. Le Domaine Trapet était déjà considéré comme un grand fournisseur de négociants connus comme Drouhin ou Leroy. Mais depuis quelques décennies, les vins sont commercialisés sous leur propre nom. En 1993, le domaine est devenu le Domaine Trapet Père et Fils suite au partage de l'héritage. Jean-Louis est considéré comme l'un des pionniers de la viticulture biodynamique en Bourgogne. Depuis 1998, il travaille selon les directives de Biodyvin. Le progrès, l'optimisation mais aussi le respect des traditions ont toujours motivé Jean-Louis. Dès le début des années 2000, il a réduit la proportion de nouveaux fûts de bois pour ses vins afin de pouvoir transmettre plus de finesse et de purisme. Depuis 2009, le domaine est certifié par Demeter. La réduction des rendements dans le sens d'une amélioration qualitative est appliquée sans compromis. Les deux fils Pierre et Louis sont maintenant de retour dans l'exploitation et donnent de nouvelles impulsions. Trois générations s'activent actuellement ensemble dans l'exploitation.

En ce qui concerne la fermentation, Jean-Louis Trapet oscille entre deux questions de principe. Au début, il utilise souvent le "pigeage", puis passe au "remontage" lorsque la fermentation alcoolique démarre. La fermentation en grappes entières est absolument un sujet. Dans le domaine des grands crus, il peut y avoir, selon le millésime, jusqu'à 50-100% de fermentation en grappes entières, pour les premiers crus 30-50% et encore un peu moins pour les villages. La proportion de bois neuf varie entre 20% et 50% des Villages aux Grands Crus.

La récolte du millésime 2019 a permis d'attester à la fois un haut degré de maturité des raisins et de très bonnes valeurs de pH. Une période de végétation lente a entraîné une période de maturation lente et donc un rendement en tanins ralenti. Cela n'a pas du tout nui à la complexité du millésime. Les tanins sont souples. On a pu constater des valeurs d'acide tartrique trois fois plus élevées par rapport à l'acide malique. Les rendements se sont élevés à environ 42hl/ha pour les Villages et à environ 35hl/ha pour les vins de terroir. Ils sont donc légèrement inférieurs à ceux de 2018.

Le Villages provient de différentes installations autour du village. La parcelle Champerrier a par exemple été plantée en 1919. Pour le Gevrey-Chambertin 2019, 50% ont été fermentés avec des raisins entiers.

Rouge rubis clair et lumineux

Dans sa jeunesse, il semble étonnamment ouvert et séduisant. Comme un rideau de velours, il lève lentement le voile sur la scène. Les cerises douces, le poivre rouge et le pruneau jouent alors les premiers rôles au nez. Les griottes, les groseilles rouges et le sureau jouent les seconds rôles. Il ne faut pas oublier de mentionner les nuances de violette ainsi qu'un peu de bonbon à la cerise et à la crème. La fraise et la cannelle font discrètement office de figurants en arrière-plan. Ce n'est que très délicatement que l'on retrouve un peu de sarriette et de livèche.

En bouche, il apparaît en filigrane et n'est soutenu que par un tanin fin et velouté. Il enveloppe le palais comme de la soie et rayonne d'une grande élégance. Le Gevrey-Chambertin 2019 présente des nuances sombres ainsi qu'une légère note poivrée. Les tanins forment sa colonne vertébrale, mais toujours dans un contexte subtil et discret. Les griottes prennent maintenant le relais et lui donnent une empreinte durable. La structure acide est bien intégrée et l'étire en longueur. De fines pointes d'acidité mettent régulièrement l'accent. En fin de bouche, ce même fruit acidulé agit encore longtemps.