Le Verger 2019

Le Domaine Luneau-Papin, situé au sud-est de Nantes, a été fondé par Pierre Luneau et Monique Papin. Après que les frères Luneau se soient séparés dans les années 90 suite à une dispute sur le mode d'exploitation souhaité, Pierre Luneau et son épouse Monique Papin ont réuni leurs biens et fondé le Domaine Luneau-Papin. L'entreprise familiale a été rejointe en 2005 par leur fils Jean-Marie et sa femme Marie, qui ont entre-temps repris la direction de l'exploitation. On a commencé à cultiver les différentes parcelles individuellement et à se rapprocher de plus en plus, par étapes prudentes, de l'exploitation biologique, qui est entre-temps certifiée par l'association Demeter. Les vins du domaine sont exclusivement élaborés à partir du melon de Bourgogne, arrivé dans la Loire avec des moines bourguignons au 16e siècle.

Le Verger est originaire du village de La Chapelle-Heulin et a été cultivé sur une parcelle appelée Les Bernardières, sur du schiste pur. Plantées en 1998 avec une densité de 6500 pieds par hectare, les vignes donnent ici toujours un vin particulièrement salé. Le tri minutieux des raisins se fait à la vigne, puis ils sont pressés pneumatiquement, la puissance et la durée du pressurage variant selon le millésime. La fermentation spontanée avec des levures naturelles est suivie d'une maturation sur lies dans des cuves souterraines carrelées de verre pendant six mois sans soutirage jusqu'à la mise en bouteille finale en mars de l'année suivante.

Jaune pâle avec des reflets verts et un bord argenté.

Le nez promet des vacances immédiates et nous transporte directement sur la côte atlantique française. Le parfum de la brise marine, de l'iode et des coquilles d'huîtres broyées s'échappent du calice et ne laissent aucune place aux arômes de fruits ou autres ornements. Droit, puriste et austère, il se montre taciturne mais de caractère.

On a l'impression qu'on peut se désaltérer en le buvant, c'est la première impression que l'on a à l'attaque. Son toucher rappelle le papier de verre à grain fin, les tanins fins provoquent une astringence qui irrigue la bouche et qui est en outre animée par une minéralité poussiéreuse. À cela s'ajoute une acidité radicale qui, avec le radiateur salin, caresse le palais. Une expérience saline profonde avec un facteur de fraîcheur éthérée dans la longue finale. Un muscadet pour convertir les sceptiques. Comme la dame à la pomme sur l'étiquette.