El Carretil 2017 – Artadi

L'histoire d'Artadis remonte à un projet de coopération. En 1985, plusieurs producteurs ont uni leurs forces, estimant qu'il était possible de produire des vins de qualité supérieure dans la région sans recourir à un vieillissement en fût extrêmement long. Sous la direction de Juan Carlos López de Lacalle, ils ont réussi à affiner ce processus au fil des décennies et à obtenir des succès remarquables. En 2016, il a été décidé de quitter la DOCa Rioja, car la philosophie était trop différente de celle du reste de l'appellation. Aujourd'hui encore, Artadi ne produit pas de vins des stades Reserva et Gran Reserva. Néanmoins, on ne renonce pas à l'utilisation discrète du bois sans pour autant couvrir le terroir.

L'El Carretil est comme l'El Pisón un site en amphithéâtre à environ 500 mètres d'altitude et tourne d'est en sud en ouest. Le site est caractérisé par des sols un peu plus légers, calcaires avec beaucoup de sable, des sols pour les vins les plus fins. Les deux sont des sites extrêmes avec des sous-sols extrêmes : El Pisón a plus d'argile, plus de puissance profonde, El Carretil plus de délicatesse et d'élégance. Les vignes ont bien plus de 70 ans. Tous travaillés en biodynamie et mis en bouteille pendant de nombreuses années comme un seul vignoble.

Rouge rubis dense avec de légers reflets violets, mais la couleur suggère déjà la légèreté et l'élégance.

Ici aussi, la légèreté indique déjà des fruits rouges plutôt brillants, mais assez nombreux. Le parfum joue pratiquement autour du nez et suggère presque quelque chose de brillant-métallique. Tout est élégant, épices délicates, bois délicat, arômes verts discrets. Le nez fait monter la tension ! Et enfin la première gorgée.

La bouche confirme ce que l'œil et le nez ont indiqué : le vin reste léger, fin et dansant. L'épice et le fruit enserrent une solide charpente, les saveurs du bois se mêlent harmonieusement, le tout est porté par la minéralité du El Carretil. Cette minéralité entraîne le vin dans la longueur, elle est dansée autour par le fruit, comme la cerise rouge, les framboises, les mûres juteuses. En outre, une fine épice, des herbes de jardin, des tanins veloutés et enjoués et l'attrait délicat du chêne frais.

À El Carretil, c'est un long jeu d'images qui apparaissent encore et encore, comme dans un diaporama, puis disparaissent lentement, mais seulement pour laisser place à de nouvelles images qui apparaissent plutôt dans des couleurs vives et pastel. Il est porté par une élégance sans fin. Grand cinéma !